DE L'ABBATIALE DE CONQUES AU CHATEAU

CATHARE DE PEYREPERTUSSE du 08/09 au 28/09/2013

Chemin de l’Un par Marie-Pascale

 

Oser chemin de l’Un

Partir avec un maximum d’innocence

Et un minimum de bagages

Partir avec un maximum de disponibilité

Et un minimum de confiance

 

Oser chemin de l’Un

C’est rencontrer l’Autre, les autres

C’est accepter la rencontre avec soi

C’est la rencontre avec des lieux, des paysages, des horizons… 

 

Et accueillir toute  l’alchimie des ressentis, des  énergies de ces expériences entre- mêlées

Qui fondent en soi…  un autre Soi

 

Oser chemin de l’Un

C’est l’ouverture à notre mère nature

Magnifique, magistrale, impressionnante…

Et sentir nos corps qui vibrent à l’unisson

De nos ampoules aux pieds … aux sensations de plénitude

 

Oser chemin de l’Un

C’est être parfois dépourvu, désemparé, fatigué

C’est être parfois  l’élan, la quête, la joie, l’union

C’est être touché dans notre finitude ou notre solitude

 

C’est être bouleversé, traversé par la force de nos liens de solidarité, de complicité, de vouloir… tous les partages

Qui fondent en soi…. un autre Soi

 

Oser chemin de l’Un

C’est être chahuté par d’autres rythmes

Traversé par des énergies différentes

Bousculé par la Grande Histoire Sacrée d’autres vies, d’autres lieux

Touché par le vécu intense de chacun d’entre  nous

 

Oser chemin de l’Un

Que s’est-il passé sur le chemin d’un vaisseau sacré à l’autre ?

Quel temps réel sur ces vingt et un jour s’est –t-il écoulé dans le sablier ?

Quelle trame … traces… trésors… avons-nous effleuré ?

 

Nous avons marché ensemble, chacun ses pas

Sans nous en rendre compte c’est comme si l’on s’était fait une promesse : commencer et finir ensemble le chemin… et quelque chose à émerger... nous à dépasser... une force…un mystère…une humanité profonde…un lien Divin

Qui fondent en soi.. un autre Soi

 

Marie-Pascale

Chemin de l'Un par Lydia

 

Le chemin...

Il trottait dans ma tête depuis longtemps déjà.

Une envie, profondément enfouie, un désir latent en somnolence,

un rêve qu'on laisse dans un coin en attendant de se permettre de le réaliser

 

Pour partir il faut laisser...

Mettre entre parenthèse un quotidien bien rodé,

accepter de quitter ses proches et sa sécurité

mais surtout s'autoriser à le faire

 

Et puis un jour, sans s'y attendre, au détour du chemin.

Une proposition résonne, un contrat de travail se termine,

les enfants grandissent et les êtres proches comprennent sans mettre de barrières.

L'univers fait bien les choses, il mets tout en place comme une évidence

 

Tellement bien qu'il borde le voyage pour qu'il soit plus doux.

Doux car le chemin est gardé par Didier,

doux par la présence d'accompagnateurs avec des véhicules qui gèrent l'intendance

et offre la possibilité à tout moment de se poser, se reposer

 

Bien sur il faut oser dire oui, dire oui et faire confiance.

Confiance à son corps, impossible de prévoir comment il va réagir,

confiance au gardien du chemin et aux autres marcheurs,

confiance au Chemin lui même, au grand Tout.

 

« Pourquoi je suis là vraiment ? »

 

Il m'est difficile de répondre à cette question, mais :

J'ai découvert en cheminant qu'une grande force habite en moi.

Qu'il faut parfois plonger dans les profondeurs

ou ramper dans l'obscurité pour trouver la lumière,

qu'il est bon d'abandonner la volonté pour se laisser porter par le chemin,

qu'ensemble on va plus loin, on est plus fort,

que la présence à l'instant permet un état d'éveil et de conscience accru,

rendant sa beauté et sa splendeur à ce qui m'entoure et ce que je suis.

 

Pendant 21 jours j'ai mis un pied devant l'autre aux côtés

de Didier, Marie-Pascale, Ilka et Francis.

Ensemble nous avons parcouru des chemins fait de mousses, des chemins de cailloux

des chemins sentant bon les sous bois et des chemins glissant.

Ensemble nous avons gravis des montagnes et descendu des pentes raides

trébucher sur les pierres et roulé dans l'herbe épaisse.

Ensemble nous avons marché en parlant, en silence, proche ou éloigné les uns des autres,

lentement, ou plus vite, les yeux fermés, à reculons, léger ou avec des maux divers.

Nous avons ri aussi et pleuré parfois.

 

Les liens qui se tissent entre les être recèlent une part de mystère.

Quand l'alchimie est présente les mots deviennent inutile.

Alors on peux se permettre d'Etre, de laisser s'exprimer ses émotions,

car des amis nous accompagnent, sans jugement aucun, observateurs miroirs de soi-même.

Bien sur il y a les contraintes de la vie de groupe

mais elles sont si maigres comparées au quotidien habituel où tout va si vite.

 

Chemin de l'Un m'a permis de faire l'expérience de la Présence

en libérant le mental de ce quotidien, j'ai fais de la place à l'Esprit.

Cet Esprit qui peut se relier à l'essence de ce qui Est

 

En marchant je suis Un avec ce qui m'entoure.

Je suis arbre, je suis forêt, je suis pierre et je suis montagne.

Je suis le vent, je suis la terre, je suis le soleil, je suis le cheval et je suis le papillon

 

En marchant sur les sentiers cathares et la voie de Marie-Madeleine,

en côtoyant des hommes et des femmes qui vivent en suivant leur coeur,

je me suis laissé portée par l'énergie de ces Etres

qui oeuvrent à la réalisation de l'équilibre et l'harmonie sur terre.

 

Lydia

 

 

 

 

Chemin de l'un par Ilka

initiation, retrouvaille,
marcher à travers de multiples expériences

marcher
toujours
continuer
malgré (ce) moi des fois,
à travers la douleur,
le doute,
la peur,
les pleurs...

marcher à travers ma solitude
vers ma multitude

marcher toujours
pas à pas
entre hier et demain
l'étape d'aujourd'hui!
chaque pas
est l'histoire de tout :
volonté, respiration, mouvement;
le rythme et la cadence me tient, m'encadre
émoi
je peux lâcher
je veux lâcher
je dois lâcher
pas toujours facile
en ce monde,
sous les regards des autres

jenous fait mal ?
peu importe, chacun/e rencontre sa propre histoire
l'histoire qu'il et elle se raconte sur la vie

ça monte et ça descend
on traverse la montagne,
des vallées,
l’immense beauté se déploie sous nos 5 sens,
dans nos 5 coeurs,

marcher
toujours
continuer
se dépasser pour
marcher
en ce monde et
marcher ce monde en nous

nos pas s'accordent,
nos respiration sont souffle de vie
NOUS est née par l'éviDANCE
et à travers tout temps

NOUS est le point de vue d'amour
sur la multitude
que nous sommes,

nous sommes les arbres, la montagne, le chemin et les pieds qui y marchent,
le ciel et la terre nous sommes
le regard qui effleure l'étrange beauté de chaque instant
tu es cela
nous sommes cela

je suis
ce qui est.... sur mon chemin ....

le sens de la vie
aussi
quand je me retourne
quand je marche à l'envers

mes yeux ne cherchent la route,
voient seulement l'horizon
s'éloigner

je ne peux prévoir ce que la vie m'apporte

le futur dans mon dos
se dévoile d'instant à instant

marcher
toujours
continuer

chaque pas
est aventure, est confiance
sans projet ni projection

l'intensité se rassemble
autour de moi
et en ce corps qui se fait ancre
dans l'espace
l'intensité se fait joie
chaque pas se fait curiosité
mon coeur se fait ouverture,
se fait porte
qui mène à la source, à la présence à SOI
 
Ilka

LA BRETAGNE INTERIEURE DE MALESTROIT A KERIZINEN 

 

"chemin des deux cœurs unis" du 21/06 au 26/07/2014

 

36 étapes de marche, 36 étapes de cheminement intérieur sur le Chemin des deux Cœurs Unis en Bretagne Intérieure .....de Malestroit à Kérizinen ...hé oui, je les ai fait.

Toute une Aventure, 20 à 30 km par jour à travers les chemins creux, ombragés de la campagne bretonne. Avec des moments ressourçant sur des sites énergétiques, des moments de détentes près des courts d’eau revitalisants, des paysages grandioses qui font oublier la fatigue.

Beaucoup de choses se sont passées en Chemin !... Des rencontres improbables avec une Dame Libellule, des rencontres magiques avec le Poète ferrailleur, des regards furtifs qui croisent des biches, des renards, des chauves-souris et bien d’autres Amis de la Nature encore…. Des rencontres avec mes blessures intérieures.....

Nous avons cheminé dans une ambiance joviale et fraternelle, chacun à son rythme : en tête ou en bout de file, chacun y trouvait sa place.

Tout était fait pour que l'Energie du groupe ne se disperse pas !

Sans oublier un coup de chapeau à l’intendance qui s’occupait de transporter nos sacs et nous régalait aux heures des repas d’une nourriture saine et abondante.

Quel plaisir de se remémorer ces instants qui m’ont permis d’aller à la rencontre de moi même.

 

Muriel

 

"surprise, étonnement, beauté, simplicité, enchantement du pays, et
découverte...de soi! A vivre"

Patrick

"je désirais marcher ,pèlegriner en fait !
je le sentais très fort en moi ,
je n'arrivais pas à me décider à refaire une 6ème fois le camino de Compostelle ..
mais j'avais envie de découvrir tout simplement .. mon pays ,
ma Bretagne bien aimée !!
Envie de marcher en conscience avec des gens conscients ..
J'ai rejoins Didier pour quelques jours dans un premier temps ..
J'y suis resté 25 jours au total !!"

michel--------------------------------



Mon pèlerinage des 2 cœurs unis n'a duré que 2 semaines (entre Argol et Plounevez
Lochrist). C'est peu et beaucoup en même temps car le temps défile au tant que chaquepas foulés sur le sol inonde de beauté chaque contrée visitée.
Les chemins riches d'une nature grandiose et variée nous mènent vers des sites
religieux, druidiques, ancestrales...magnifiques Chaque rencontre apporte sa pierre à l'édifice non pour se barricader mais pour approvisionner les marches
ascensionnelles des 2 coeurs unis qui sont Jésus et Marie. Inaccessible pour les rêveurs, authentique pour les aventureux.
Chaque journée a son lots de surprises :
Une nature généreuse, savoureuse (en fruits et plantes médicinales) et alchimique

Des minéraux aussi beau que fort par les recharges énergétiques symbolisant une signature à chaque lieu de construction des valeurs authentiques dans leur
organisation.
Des humains qui par les nouveaux marcheurs ou les personnes rencontrées jour après jour apportent leur enthousiasme, leur énergie, qui nous fait effet "miroir" parfois, une passion symbolisant la variété de notre univers. (Pour moi, c'est la co-création de chaque instant qui authentifie, résonne et alimente notre planète)
Les animaux qui aussi variée qu'illimité savent apporter par leur curiosité et leur simplicité des rigolades de moments sympathiques.
Pour résumer une journée, j'ai choisis celle de l'arrivée vers Kerizinen. Beaucoup de pélerins nous retrouvent pour terminer ce beau voyage. Nos hôtes d'accueil du départ(un gite flambant neuf qui brille par le confort et l'harmonie dans cette végétation) sont presque du voyage,nous souhaite bonne aventure. Nous partons vers l'enclos paroissiale de Guimiliau (un des plus vieux et beau qui existe : une vrai oeuvre d'art).
Puis, de retour sur le chemin nous arrivons à la fontaine Sainte Anasthasie
qui a des vertues de guérisson. Ensuite passage à l'enclos de Lampaul Guimiliau.
Là aussi une authentique oeuvre d'art qui pour concurrencer sa voisine, elle apporte toutes ses possibilités d'enrichir les boiseries et orfèvreries.
Le temps défile et la faim arrive, nous prenons un échantillon de route en camion
pour aller trouver notre aire de déjeuner. La pause s'effectue à Saint Derrien, tables, jeux étangs... tout pour s'y plaire. Les fluctuailles sont abondantes,variéeset colorées; super pour se ressourcer car quelques kilomètres restent à faire. 
Nous prenons alors un chemin qui trace la dernière ligne droite vers Kerizinen et sa fontaine.
Nous avons la chance de trouver deux autres fontaines celle de Saint Pol et Saint Hervé (elles aussi ont des vertues de guérisson)
Là, nous marquons un temps de repos pour grignoter et participer à un jeu simple et conviviale. Nous prenons enfin la route vers Kerizinen. Et par binôme nous faisons les trois derniers kilomètres comme Saint Hervé à l'aveugle (alternativement bien sûr) 
Quel plaisir de voir cette chapelle à l'arrivée, la fontaine, les soeurs, le soleil, tout avait une valeur authentique. Un moment de flottement avec le paradis!
Pour ma part, ce pèlerinage a permis de trouver de la confiance en moi, une bonne reliance avec la nature et les éléments ainsi qu'un bon entrain à co-créer pour notre évolution, alors vivement le prochain pèlerinage!
Je tiens à remercier Didier qui a bien préparer le parcours pour cette aventure, nos guides, les intendants, les accueilles sur les différents sites d'hébergements.
Kenavo,Awen
Olivier
 
ANGLETERRE,PAYS DE GALLE, IRLANDE
Chemin des Cathedrales du 18/07 au 28/08/2015

"Merci Didier pour ce riche cheminement extérieur et intérieur. Et aussi pour ta guidance justement inspirée.

De Glastonbury aux côtes du Pays de Galles, j'ai adoré les lieux choisis, toujours vibrants de magie, de grandeur et/ou d'unité. Toujours permettant d'approcher le grand tout en nous et autour de nous.

Simplicité de l'expérience, de l'organisation, esprit de partage, puissance du groupe et de la relation à l'autre pour se relier à Soi sont d'autres aspects que j'ai énormément apprécié et largement goûté.

Cheminer avec Didier, c'est accepter de sortir des conventions, de s'abandonner à Soi, à l'autre, à la vie et de se laisser porter et imprégner par le courant de la vie. C'est l'aventure en toute simplicité, authenticité, en légèreté et profondeur à la fois. Encore merci pour cette belle expérience.

Valérie

 

« En avançant sur les chemins du pèlerinage, j’ai vécu au sein du groupe une multitude d’aventures de ce que je ne Suis pas afin d’aller vers la découverte de qui Je Suis. »

Voici en quelques mots résumé le contenu de ce Voyage intérieur et extérieur..

Merci pour ces merveilleux moments de découverte, de partage à travers ces échanges au quotidien. Que ce soit dans les échanges de vie pratique, dans les moments de communion spirituelle, ou les temps forts de cercles de paroles, la Magie du groupe opérait. Tout contribuait à m'ouvrir en conscience à la source. A me reconnecter à mon Être intérieur.

Merci à mes compagnons du moment et à Didier d’avoir œuvré et permis cet Espace de rencontre.

Muriel

 

"J'ai choisi de partir sur ce chemin de pèlerinage, comme une évidence, sans

pour autant savoir ce qui m'y attendait. Pourquoi nommer ce chemin,

pèlerinage? Je ne savais pas.

Chaque journée fut riche de découvertes de lieux énergétiquement puissants,

souvent d'une grande beauté, qu'ils s'agissent de cathédrales, d'abbayes, de

sites mégalithiques, de crops circles, d'une nature si accueillante... Le

sacré résonnait en mon cœur. 

Chaque journée fut nourrie de moments de silence, d'autres moments de

partage avec mes compagnons et compagnes de route. L'autre me guide, me fait

miroir, m'accompagne vers la lumière.

J'étais là où j'avais à être, en question, parfois déconnectée de

l'espace-temps, souvent émerveillée!

Ce fut effectivement un pèlerinage où chaque expérience vécue intérieurement

m'ouvrait à plus d'amour.

Au bout de 2 semaines, j'ai quitté ce chemin, le cœur et l'esprit apaisés.

Grand MERCI à Didier, mes compagnons et compagnes de route.

Marie Jo"

 

Ce voyage en Irlande a transformé quelque chose de profond en moi qui continue d'oeuvrer aujourd'hui.

Les paysages magnifiques, la marche sur les sentiers de pèlerinage, pas après pas, m'a appris avec mes compagnons, le goût de l'effort, de la persévérance et l'acceptation de ce qui est au delà des difficultés. 

Certains sites sacrés ou cathédrales m'ont offerts la reliance au tout rien...

Merci de ces silences partagés...

Le tout de ce voyage, avec aussi ces rencontres inoubliables, ces imprévus, la vie de groupe, les cercles du soir (indispensables), le texte du matin de "qui suis-je",  fût un grand chemin d'apprentissage de la tolérance, de la guérison sur tous les plans  en reliance au vide et au tout, ou chacun est responsable de lui même. 

Tout cela m'engage à continuer au jour le jour dans ce sens.

Merci Didier et merci à tous !

Chantal

 

 

CHEMIN DE MER(E) DU 1er au 21 AVRIL 2016

 

 

Sur la route Pèlerine je fus,
sur la route, comblée je fus,
Sur la route, mon cœur s’ouvrit
et sourit de Joie à la Vie.
Merci, Mer(e), M,
Aime aime aime la Vie
avec tout ce qu'elle amène
du plus foncé au plus clair...
Son lot de difficultés à traverser et à transcender
Pour aller vers la pleine conscience de qui Je Suis
Muriel

 

du 01 avril au 21 avril 2016

 

Je viens ici témoigner de ce que j’ai vécu tout au long de ces 21 jours de pèlerinage, je ne relate que l’essentiel de mon expérience personnelle.

 

Est-ce que j’ai choisi ce pèlerinage ou bien est-ce lui qui m’a appelé ? je vous laisse la réponse en lisant la suite.

 

Tout a commencé par un message sur Internet le site  « le bon coin » qui disait ceci : « pèlerinage de l’âme », et puis une semaine plus tard un mail d’une amie me proposant un pèlerinage en Bretagne. A partir de cet instant  le pèlerinage s’est imposé à moi avec force et détermination, je me suis inscrite  sans aucune hésitation.

 

Si je devais  résumer en quelques mots ce pèlerinage je dirai qu’il a été mon chemin de croix, je suis passée de l’enfer au paradis, vous allez comprendre pourquoi dans les paragraphes suivants.

 

Nous y sommes, les pèlerins arrivent, je ne connais personne même pas l’initiateur du chemin, c’est une grande première pour moi,  je quitte la sécurité d’un doux foyer ou je suis protégée et choyée. Je me retrouve seule face à moi-même, et là impossible de reculer.

 

Je ne vous dis pas dans quel état je suis, je ne laisse rien paraître j’ai mon « orgueil », sous l’apparente jovialité se cache un corps envahit par les émotions : maux de ventre, tremblement, mal de tête. Je suis dans la PEUR, de quoi ? de qui ?

·      de l’autre, un ennemi potentiel

·      du jugement : que vont-ils penser de moi ?

·      peur du rejet du groupe

·      peur de la nature elle-même : me retrouver seule au milieu de nulle part.

J’ai rempli ma vie  de peurs,  c’est devenu invivable, voilà ce que j’appelle l’enfer.

 

Je prends enfin conscience que ce chemin , les  pèlerins eux-mêmes, Didier l’organisateur, vont  participer consciemment ou inconsciemment  à ma transformation et à  mon retour à la vie naturelle illustré par ce vers de Didier :  

 

Ce qui est important est le vivant

Ce qui est important est maintenant

Ce qui est important est l’instant

Ce qui est important EST, simplement

 

Au fur et à mesure ou j’avance sur le chemin, je me libère, je m’allège, la nature m’appelle, ici le reflet du soleil sur l’eau, là, l’immensité de l’océan, plus loin un coquillage un galet, les kilomètres se déroulent, le silence mental s’installe, la sensibilité augmente, des émotions naissent à l’intérieur, ça remonte du ventre et ça explosent à l’extérieur en un flot de larmes. Quand la peur et le mental accepte de se taire, naît la sensibilité qui ouvre la porte du cœur, de la relation à l’autre à la vie tout simplement.

 

Je marche un pas après l’autre, je sens que l’environnement naturel agit sur moi avec Amour, ça m’ouvre le cœur, ça m’aime et j’aime ce que je ressens en cet instant, ça me donne des ailes, la peur s’est envolée, je suis légère, joyeuse, la nature ou la vie m’accueille simplement et qui plus est s’amuse avec moi, comment ? je vous raconte : ce matin départ de la plage de Carnac à marée basse, pas une âme aux alentours, hormis la dizaine de pèlerins que nous sommes. Je saute de rocher en rocher et soudain face à moi poser-là au milieu de nulle part une ORANGE . je m’étonne, je regarde autour de moi, personne. Je prends l’orange et chemin faisant je me répète ORANGE, ORANGE, OR-ANGE. Nous continuons notre route et là un panneau publicitaire sur lequel je lis : la baie des anges www.orange, et puis quelques heures de marche plus tard, nous arrivons au port d’ORANGE, n’est ce pas un joli clin d’œil de la vie joueuse et aimante, voilà le paradis.

 

Mère-ci au chemin d’avoir compris et soulagé ma souffrance, et à toi Didier qui a donné vie à ce chemin du cœur.

 

Brigitte 

 

 

LE 28 29 30 JUIN 2016

 

" C'EST PIERRES QUI NOUS PARLENT"

 

PELERINAGE DU 28 AU 30 JUIN 2016

traversée des landes de lanvaux (Morbihan) sur le thème « ces pierres qui nous parlent »

 

TEMOIGNAGE

 

Une véritable expédition de 3 jours en « camping sauvage », 3 jours passés comme un film en accéléré durant lesquels j’ai parcouru une quarantaine de lieux mégalithiques.

 

Ces lieux sont souvent d’accès difficile, en pleine forêt, en lisière d’un champ, d’un bois, il faut se frayer un passage, dégager les fougères, les ronces, les orties. C’est là au milieu de cette nature que je me sens exister, vivante.

En miroir le travail intérieur se fait, je me dégage de tout ce qui m’encombre : peurs, croyances, attachements, émotions. Je  plonge dans cet environnement naturel,  je me baigne dans le présent, ça éclabousse et c’est bon.

 

Chemin, voilà 34 ans environ que nous cheminons ensemble, je te fais une confidence : JE T’AIME. Tu remplis mon cœur de joie et de beauté,  tu es mon école, mon refuge, tu sais me séduire, attirer mon attention,  avec toi je perçois  l’AMOUR VRAI. Pardonne-moi de m’être égarée dans les méandres de l’ignorance, je te dis simplement merci.

 

Au détour du chemin comme un cadeau placé devant mes yeux, le menhir est là ! Gigantesque silhouette plantée  depuis des millénaires, gardien des énergies, puissance minérale qui s’élève vers le Céleste-Père et s’enracine dan la Terre-Mère et de cette union divine et terrestre naît la vie.

Lorsque je m’approche de toi, tu m’intimides par ta hauteur, c’est comme si je rapetissais, j’ose poser les mains sur ton corps froid, rigide, puis je m’enhardis, je pose le dos la tête contre ta paroi, et je reste là contre toi unis dans le silence. Je perçois le monde minéral d’une autre nature que celle de la matière inanimée, c’est un monde vivant et vibrant.

D’autres menhirs ponctuent le chemin, des pierres monumentales non répertoriées par les guides touristiques, ce qui alimente un peu plus le mystère de ces bâtisseurs qui n’ont laissé aucune trace d’habitats ni d’écrits.    

 

La journée s’avance, nous allons bivouaquer en limite de forêt,  je monte la tente et nous nous retrouvons autour d’un grignotage où nous partageons les expériences du chemin. Le jour décline, j’aime cet instant entre « chien et loup » qui du jour, qui de la nuit, ne se distinguent pas encore, une odeur d’humus monte de la terre, les oiseaux se taisent, il est l’heure d’aller se coucher.

 

Ce matin nos pas nous conduisent jusqu’à un dolmen géant situé dans les bois, nous l’escaladons nous faisons un cercle en nous tenant les mains et nous chantons un mantra, le son s’élève entre les arbres, le soleil éclaire le lieu,  mon cœur rayonne de joie et je pleure, je pleure de bonheur.

 

L’initiateur demande si quelqu’un désire s’exprimer. Un pèlerin  prend la parole et à un moment  prononce « pleureuse professionnelle », comme je suis en  pleurs, je prends  ce qu’il dit pour moi, il vient de mettre le doigt sur la blessure du petit enfant  malheureux en colère, injustement traité. Je comprends que la vie intelligente m’aide à guérir cette blessure  et que dans le pèlerinage il n’y a rien d’insignifiant tout est important même les « mal-entendus ».

 

Nous repartons à travers bois à la découverte d’un autre dolmen, celui-là a la particularité d’être creusé en son centre comme un siège près à recevoir son hôte, c’est rigolo et chacun notre tour nous posons nos fesses dessus. Au milieu de cet amas de pierres, je me sens joyeuse, gaie, avec l’envie de m’amuser et c’est ce que le chemin va m’offrir. 

 

Nous traversons des zones  envahies d’une végétation abondante, j’ai la sensation de me faire engloutir toute entière par la nature.

Après une bonne heure de marche, nous atteignons un dolmen à bascule, nous l’escaladons, il est assez haut pour admirer le paysage alentour, Un pèlerin chantonne un air amérindien,  en cœur nous  reprenons le refrain, il nous fait aussi la démonstration d’une danse amérindienne et spontanément tous ensemble nous sautillons, nous dansons, nous rions, nous jouons à faire basculer le dolmen. Nous sommes tous unis en cet instant dans la même joie libres et vivants.

 

Nous installons notre campement à l’intérieur d’un cairn, comme il pleut abondamment certains pèlerins décident de dormir dehors protégés par les murs du cairn, d’autres dormiront sous le dolmen. Quant à moi je monte la tente entre deux bourrasques de vent et de pluie, je ne ressens aucune difficulté, j’écoute la pluie ricochée  sur ma capuche, je déplie la tente,  j’enfonce les « sardines » dans la terre, les mains mouillées je noue les ficelles, mon visage dégouline de pluie, c’est l’instant sacré de l’eau purificatrice et régénératrice.

 

Je rejoins le groupe installé sous le dolmen, pour y entrer il faut se plier en deux,  nous resterons ainsi toute la soirée accroupi dans un espace réduit, mais heureux de partager notre repas serrés les uns contre les autres, à rire de la situation dans laquelle nous  sommes.

 

 Au contact de « ces pierres qui nous parlent » je réalise que la vie a d’autres  révélations à me faire. Je suis le témoin de mon pèlerinage et grâce à l’écriture j’exprime ce que vit mon coeur .

 

AVEC TOUTE MA GRATITUDE

 

Brigitte  

 

 

Pèlerinage du chemin « sans nom »

Sur le thème de la relation

Du 1er octobre au 10 octobre 2016

dans les Côtes d’Armor

 

 

Ce témoignage est né dans mon cœur, destiné à tous les cœurs unis dans le même élan d’amour de la manifestation divine.  

 

Le pèlerinage débute sur le quai de la gare, en attendant le train je consulte mon billet, je suis installée dans la voiture 15(1+5=6) place 66.

Terminus gare de St Brieuc, je sors de la gare et mon regard est tout de suite attiré par un homme qui attend sur le trottoir, je le reconnais c’est Pierre JOVANOVIC écrivain journaliste qui a écrit le livre 666, je vais à sa rencontre nous échangeons quelques mots il va dédicacer ses livres au centre Leclerc de St Brieuc et moi je pars en pèlerinage, un au revoir et c’est tout.

 

Le bus me dépose à Tréveneuc localité proche de St Brieuc, je dois rejoindre la plage du « Palus » par le chemin côtier mais avec la valise difficile de passer, qu’à cela ne tienne je prends la route (4 kms) et je me dis : « fais confiance à la vie » au même instant une voiture s’arrête à ma hauteur et la conductrice me demande où je vais :

-       à la plage du palus

-       J’y vais aussi, je vais rendre visite à ma Mère, montez je vous emmène.

 La providence veille sur moi, elle a mis cette dame sur mon chemin, Mère-ci. Je monte dans la voiture et je remarque sur le tableau de bord une minuscule statuette du Dieu indien « Ganesh » il est considéré comme le seigneur des obstacles qui résout les problèmes, que de joie dans mon cœur, je remercie cette dame providence qui me dépose à l’hôtel. Et figurez-vous que le bar de l’hôtel propose sur sa carte « le petit verre divin » je suis ivre de bonheur.

 

 

Tous les pèlerins sont réunis à la plage du « palus » lieu du rendez-vous, c’est le 3éme pèlerinage auquel je participe, à chaque fois c’est une plongée dans l’inconnu, dans le nouveau, que me réserve ce chemin ?

 

Face à moi les plus hautes falaises de Bretagne, au pied de la falaise un escalier m’invite à le gravir je le suis, il semble me dire va de l’avant ne craint pas fait comme moi, élève toi. Les marches s’enchaînent l’une après l’autre, j’ai le souffle coupé, je monte avec difficulté, je sens que le chemin attend de moi l’effort qu’il mérite : si tu veux me vivre fais l’effort, j’ai mis en toi le courage, sert-en.

A cet instant l’effort disparaît et laisse place à l’énergie de vie. Arrivez-en haut de l’escalier le cadeau est là, je suis le témoin du mariage du Ciel et de la Mer(e) union sacrée bénit par le soleil du matin, miracle de la vie chaque jour renouvelé.

 

Après quelques kilomètres parcourus nous faisons une pause déjeuner, je mange avec appétit et pourtant je ne suis pas rassasiée, sur le chemin je me nourris de tout, du soleil, du vent, de la pluie, du paysage, des couleurs et des senteurs, je cueille des mûres c’est l’abondance de la vie.

 Nous repartons pour une dizaine de kilomètres, le terrain est accidenté, j’arrive à un escalier abrupt, j’amorce la descente, je pose prudemment mes pieds sur les marches humides et glissantes, je m’enfonce dans l’intimité de la Terre-Mère au plus profond de ses entrailles, une relation d’amour est née, je m’abandonne à ta douce étreinte Mère de miséricorde. Je reviens sur le chemin, la mer est là je rafraîchis mes pieds dans l’eau, certains pèlerins se baignent en ce mois d’octobre.

 

Nous passons notre première nuit dans un lieu atypique : LA HALTE LA !

Un mélange d’hôtel-restaurant-brocante-épicerie-bar. Je dormirai dans la chambre

n° 6 appelée « bienvenue à bord ». Nous dînerons au milieu d’un bric à brac entre le casque de la dernière guerre, les portraits d’ancêtres dont le regard semble nous fixer, les bibelots et les meubles, c’est du lourd énergétiquement parlant mais les hôteliers sont charmants et accueillants et l’endroit si déroutant.

 

Départ de Lanloup, sur la place face à l’église, une exposition de photos du photographe Charles Freger : des portraits de femmes en costumes bretons, un portrait m’attire celui de la mariée, dans ce portrait j’y vois  la présence du féminin de l’être : en arrière-plan dans la brume la jeune fille va disparaître pour naître à  celle qu’elle se prépare à être : une femme, symbolisée par celle qui termine d’apprêter avec délicatesse sa coiffe, la future mariée tient la couronne de  fleurs d’oranger les mains arrondis sur son ventre dans un geste maternel elle se prépare à accueillir l’amour, la semence fécondatrice de la vie. Que de grâce, de douceur, de fragilité et de beauté toute l’énergie féminine sublimée, ce qui me ramène aux paroles du guide : l’homme qui élève la Femme qui élève l’Homme.

 

 

 

Nous pérégrinons en bord de mer jusqu’à une plage de galets où nous attend le guide, Il nous propose un jeu qui consiste à laisser libre cours à notre créativité en utilisant les galets environnants. D’un seul coup je suis mal à l’aise, comment je vais faire, je n’y connais rien, Bla, Bla, Bla … c’est qui (kiki) qui parle ?  Le jeu commence, je pose un premier galet au fur et à mesure la forme émerge, le jeu s’empare de moi et tout le corps participe à cette création, les yeux cherchent « l’unique » beau galet, les doigts agrippent, les mains placent, les genoux pliés en terre telle une prêtresse honorant la divinité, je crée. Le corps se redresse prend du recul, évalue, apprécie les divines proportions, et je suis là réjouis dans la contemplation de mon œuvre éphémère que j’ai appelé « du cœur s’épanouit la fleur ».

 

 

La récréation terminée nous reprenons la route qui nous entraîne jusqu’à l’abbaye de Beauport point de départ d’un chemin balisé de 1800 kms jusqu’à Saint Jacques de Compostelle. Nous terminons cette étape de 25 kms à Ploubalzanec au n° 6 rue ….., chez Guillemette qui nous ouvre la porte de sa maison pour la nuit.

 

 

Ce matin départ en bateau vers l’ile de Bréhat, un quart d’heure plus tard nous accostons il était temps mes jambes s’agitent à la vue de la terre ferme, nos pas nous emmènent au phare du Paon, là où la terre s’arrête et laisse place à l’océan.

Le vent du large s’engouffre dans mes cheveux exalte ma nature sauvage, la douce tiédeur du soleil caresse mon visage, les goélands planent dans un ciel d’azur, un moment de grâce ou je me sens en communion avec la vie, des larmes de gratitude coulent sur mes joues.

Le circuit se poursuit vers la Chapelle Saint Michel, seule sur son promontoire elle m’appelle, je grimpe l’escalier qui me mène à elle. A l’intérieur une douce tranquillité émane du lieu, tout est simplicité, ici une fresque de l’Archange St Michel, là, quelques bougies éclairent la vieille dame, je me recueille un instant et je m’apprête à sortir lorsque poussé par une intuition je retourne dans la chapelle,  mon regard est tout de suite attiré par l’ icône de notre Dame du perpétuel Secours celle-là même que ma Grand-Mère m’a transmise en héritage, étrange sensation que ce rendez-vous avec 3 énergies féminines : la Mer(e), celle de notre Dame et  mon aïeule. Je les entends me murmurer : va mon enfant court dans le vent, aime, danse, chante, rie, joue, chéris là cette vie vivante comme nous te chérissons. Le soir approche nous terminons cette belle journée installée à la terrasse d’un bar au port de Loguivy sur mer.

 

Et nous revoilà partit dans le frais matin, la nature a revêtu son manteau automnal elle déroule devant moi un tapis vert parsemée de milliers de perles de rosée dont le reflet argenté scintille comme des milliers d’étoiles, je marche dans le ciel pendant que mes brodequins dans l’herbe humide tricotent joyeusement la terre.

Nous approchons du pont de Lézardrieux mais avant de le franchir nous passons par la plage ou le guide a dessiné sur le sable un labyrinthe sur le thème de la relation avec le minéral en soi.

Je commence par choisir une pierre ou bien est-ce la pierre qui me choisit ? j’entre dans le labyrinthe en tenant dans les mains « la Pierre », j’avance silencieuse, mes pieds nus s’enfoncent dans le sable humide qui me mettent en contact direct avec le minéral, l’énergie circule dans mon corps, dissout les obstacles et favorise le voyage intérieur, en cet instant je suis immergée dans un autre espace, je marche aérienne jusqu’à la porte du cœur et j’y dépose mon offrande. Je sors alléger et apaiser, quelle belle expérience de vie, Mère-ci.

La journée est déjà bien avancée nous remontons vers la route et retrouvons le pont, il est temps de s’arrêter pour grignoter un morceau. Cette pause déjeuner est la bienvenue afin de reprendre des forces pour un nouveau départ.

Le compteur tourne, voilà déjà 28 kms que nous marchons, le camping de Laneros est en vue, c’est là que nous dinerons et passerons la nuit.

 

Nous quittons le camping vers 9 heures, six kilomètres plus tard nous arrivons au « sillon de talbert » curiosité géologique formé de sable et de galets, longueur du sillon : 3,5 kms.

Je m’’engage sur le sillon j’ai l’impression de marcher sur des œufs, difficile de trouver l’équilibre dans ces conditions, mais j’oublie vite cet inconvénient pour partir à la cueillette aux galets, tiens celui-là il est mignon avec ses belles rondeurs, et l’autre là-bas bien potelé mais un peu lourd, oh ! juste là à mes pieds l’élu de mon cœur, de couleur rose tendre pareil à un œuf, je le ramasse avec précaution il est si doux au toucher, je le tiens entre mes mains comme pour le réchauffer, j’éprouve de la tendresse pour lui, je le porte à ma joue qu’il caresse et rafraichit, je découvre  l’Amour dans un galet.

 

De galet en galet nous arrivons à la fin du sillon, nous attendons la marée basse pour nous rendre à l’ile Ollone, le paysage change nous atteignons une zone désertique, à perte de vue des cailloux des rochers, cet environnement m’apparait inhospitalier, après quelques kilomètres interminables l’ile est là, une vague angoisse m’envahit j’ai la sensation d’être dans un espace clos enfermée prisonnière, je ne suis pas à l’aise j’ai hâte de retrouver la terre ferme. Face à cette situation le guide me demande : qu’est ce qui ment en toi pour être ainsi dans l’enfer-me-ment ? la question me surprend et dans l’instant je ne sais pas répondre.

Avant de repartir le guide nous propose la réflexion suivante : comment peux-tu faire pour être plus heureux immédiatement ? voilà ma réponse : c’est un état d’être je suis ou je ne suis pas !!!  

Nous nous acheminons vers le village de Pleubian, où nous établissons notre quartier de nuit chez Brigitte, eh oui ! ça ne s’invente pas. Brigitte nous accueille avec sourire et générosité, l’endroit est agréable, billard salle de sports jeux de société de quoi amuser les grands enfants que nous sommes. Après le repas le guide nous propose de regarder un film sur le thème de la relation à la famille et de partager nos ressentis demain matin au cercle du petit déjeuner.

 

Le petit déjeuner terminé nous sommes réunis autour de la table, à mon tour j’exprime mon ressenti par rapport au film de la veille qui a fait remonter en moi une blessure, celle de la dépendance à l’homme, le protecteur le pourvoyeur.

 

Pour étayer mon propos un extrait du discours d’Amma, je cite :

« Les hommes ont généralement la foi dans le pouvoir des muscles, superficiellement il considère les femmes comme leur mère, leur épouse, et leur sœur. Les hommes ont encore une énorme résistance à comprendre, accepter et reconnaitre comme il convient les femmes et l’aspect féminin de la vie. Leur nature les pousse à rabaisser à condamner la réussite des femmes. Les femmes ne sont ni des décorations ni des objets pour que les hommes en disposent. Les hommes traitent les femmes comme des plantes en pots rendant impossible leur plein épanouissement. Les hommes se considèrent comme supérieurs aux femmes à la fois physiquement et intellectuellement, ils pensent que les femmes ne peuvent pas survivre dans la société sans dépendre d’eux »

 

Je découvre que je me suis enfermée dans cette croyance et que j’ai vécu ma vie de femme dans cet espace limité, je me suis construite une cage « dorée » en apparence, jusqu’à ce que l’oiseau étouffe dans sa cage. Qu’est ce qui m’a fait sortir de cette croyance ?  J’ai ressenti dans mon cœur une souffrance, ensuite le cœur s’est ouvert et j’ai vu.

 

Je termine mon propos par un second passage du discours d’Amma : la plupart des femmes sont actuellement endormies, il faut qu’elles se réveillent et se lèvent, c’est un des besoins les plus urgents de notre époque. L’unique obstacle réel à cet éveil c’est son mental. Les femmes doivent retrouver leur force et leur courage, le courage est un attribut de l’esprit, il ne s’agit pas d’une vertu du corps, les limitations auxquelles les femmes se croient soumises ne sont pas réelles quand elles développeront la force de vaincre ses limitations qui ne sont qu’imaginaires, nul ne pourra arrêter leur marche en avant dans tous les domaines de la vie.

 

Nous prenons la direction de TREGUIER, nous longeons la mer avec le soleil comme compagnon, parfois un sentier bifurque vers les terres, nous y retrouvons la fraîcheur des haies, l’odeur humide de la terre, nous arrivons ainsi en fin de matinée à la chapelle de Votrom, l’endroit invite à s’y reposer, nous allons y faire une halte pour pique-niquer. Je retire mes chaussures, le contact avec l’herbe fraîche ravissent les pieds et tout le corps soupire d’aise. Le casse-croute me redonne des forces j’y rajoute un carré de chocolat pour la note sucrée et c’est le départ. Nous allons suivre le lit de la rivière du « Jaudy » nous sommes à marée basse et la marche est rendu difficile en raison de la mousse qui recouvre les rochers, plus j’avance et plus le chemin m’absorbe et dans cet espace j’entends :

 

AI CONFIANCE EN MOI

PARTOUT OU TU POSERAS TES PAS

JE SERAIS

 

je n’ai pas de mot pour décrire cet instant, juste de la joie. Je donne la parole à notre guide :

chaque pas est un cadeau

chaque pas est Amour

et c’est par l’Amour posé dans chaque pas

que l’évidence offre le cadeau qui convient.

De cette convenance naît une lecture

et de par la qualité de cette lecture

l’insoupçonnable peut apparaître

 

Au loin les flèches de la cathédrale de Tréguier, nous quittons le bord de la rivière pour remonter le coteau, le chemin serpente à travers champs et nous arrivons ainsi jusqu’au pont de Tréguier, la traversée  peut se faire au choix par la droite ou la gauche, j’arrive à l’entrée du pont, j’entends : à la droite du Père,  je franchis donc le pont par la droite, nous longeons de nouveau le Jaudy mais par la route, ça grimpe pour accéder à la cathédrale, le vent souffle sur le parvis tourbillonne et fredonne à mes oreilles : vient ouvre tes ailes je t’emporte dans l’air d’une musique légère.

 

A l’intérieur de la cathédrale règne le silence, un son inaudible et pourtant présent parle en moi, je me laisse guider jusqu’à la vierge à l’enfant, mes yeux se portent vers elle et je vois une petite lumière argentée se poser sur mon cœur, je suis si émue que les larmes coulent, je baigne dans la tendresse qu’est ce qui m’arrive ?

Pour couronner cet instant plane dans l’air des effluves de fleurs de lys, un bouquet de lys blancs trône dans un vase auprès de la vierge, AVE MARIA.

 

Nous quittons Tréguier en suivant le « Jaudy », nous nous dirigeons vers la chapelle Saint Gonnery en direction de plougrescant, visite de la chapelle qui retrace la vie d’Adam et Eve et nous repartons vers la mer, sur le chemin je réfléchis à la phrase du guide qui nous donne cette proposition ; comment passer de l’amour charnel au fin’ amor ?

C’est en rentrant de pèlerinage que la réponse arrive dans un texte de Jacqueline Kelen :

En cette période médiévale « amour » est un mot du genre féminin et apparait d’essence féminine.

La tradition courtoise et chevaleresque de l’Occident médiéval est encore accessible au XXIème siècle à quiconque en a le désir et se montre prêt à répondre à son exigence. Il s’agit d’une ascèse amoureuse et spirituelle où tous les sens s’affinent, une relation de long désir et d’attente enchantée qui se garde secrète, surmonte les épreuves et mène à une joie sans fin. C’est tout sauf un amour de convoitise.

La fin ‘Amor signifie « parfait amour ». Aussi doit-on s’en rendre digne, se perfectionner sans relâche, se hisser jusqu’à sa magnificence, le noble amour s’offre aux nobles cœurs.

 

 

Les kilomètres se succèdent et la journée est déjà bien avancée quand nous arrivons au gite de Porhir, ma chambre donne sur un grand espace herbeux ou broute un animal peu commun en Bretagne un alpaga blanc, et puis de la fenêtre je vois la mer, une haie de pommiers borde le terrain, les pommes m’invitent à les cueillir, elles combleront les petites faims au cours des prochaines étapes.

Ce matin nous nous retrouvons dans la salle commune pour y prendre notre petit déjeuner, j’explique à ma colocataire de chambre que cette nuit j’ai rêvé que mon corps s’étirait dans tous les sens comme s’il voulait se libérer, et au même instant passe à la radio la chanson « ne la laisse pas tomber être une femme libérée tu sais c’est pas si facile », mon cœur tressaille.

Nous laissons ce bel endroit, d’autres aventures nous attendent en avant âmes vaillantes !!

 

Le chemin de plougrescant nous entraine vers le castel Meur, cette petite maison coincée entre deux rochers qui fait la une des guides touristiques, au fur et à mesure le paysage se modifie, le bord de mer n’est plus qu’un amas de falaises écroulées, nous approchons du gouffre de la baie de l’enfer, l’endroit est chaotique sauvage, la vibration du lieu encense mes sens un mélange de puissance et de fragilité.

Le voyage ouvre la porte de l’être, je navigue dans un espace immense, tout se renouvelle à chaque instant de la vie.

  

Sur le panneau indicateur je lis Louannec, nous arrivons à l’hôtel des voyageurs l’étape de la nuit.  En buvant mon café, j’ai le regard attiré par une affiche « plaisir d’Amour », joli clin d’œil à la journée qui s’annonce.

 

Nous arrivons au 9éme jour de notre pèlerinage, nous reprenons notre bâton de pèlerin et nous engageons sur le sentier côtier vers Ploumanac’h et la côte de granit rose, tout le long du littoral d’immenses rochers enchevêtrés les uns dans les autres, chaos rocheux aux formes intrigantes sculptées par la mer et le vent, j’aime à imaginer des mains de géants modelant ces formes laissant dans le minéral une trace de leur passage. Notre guide a l’excellente idée de nous faire déjeuner en haut d’un éperon rocheux appelé « la pointe du château » à Perros Guirrec, quel spectacle ! en bas la mer immense, en haut le ciel infini et nous au centre, j’honore cet instant de beauté.

 

Le chemin continue de m’étonner, nous voilà en ce début d’après-midi au casino, nous allons expérimenter notre relation à l’argent, la mise est de 5 euros par personne, à nous de jouer. Le résultat : certain(es) reviennent ruiner, d’autres récupèrent la mise, les plus chanceux(es) un petit pactole !!! En échangeant avec les uns et les autres je constate que notre vécu détermine en partie notre comportement face à l’argent. Le plus surprenant c’est l’ambiance du casino, tout est sombre et feutré la couleur dominante est le rouge mélangé à une palette d’éclairages aux couleurs vives, devant les machines à sous une enfilade de sièges et assis dessus des automates humains jouent et rêvent, dans quel monde vivent-ils ?

 

Alors que la communauté joyeuse que nous formons converse sur la journée qui s’achève, un pèlerin en plaisantant me dit « tu es comme la brebis galeuse » comme je connais peu le sens de cette parabole je me suis amusée sur le net et j’ai trouvé ceci : « Jésus préfère rechercher une brebis risque tout, aventureuse et personnelle, qui a besoin de lui, plutôt qu’être inutile à un troupeau de quatre-vingt-dix-neuf moutons installés dans l’autosatisfaction et qui n’a besoin de personne. Que d’événements cette journée nous a apportés.

 

 

Voilà c’est le dernier jour, j’ai essayé d’être la plus concise il y a tant à témoigner.

 

Nous nous rendons à l’Ile Grande sous un soleil radieux en passant par l’ile Renote nous en ferons le tour et là encore je me sens perdu c’est la panique, je reviens sur mes pas m’assied sur un banc face à la mer j’attends le retour au calme et arrive : Ma douce, calme la tempête dans ta tête je te ramène au port.

 

 L’ile renote, se re-noter, m’observer avec un autre regard plus aimant plus indulgent, voilà le sens du pèlerinage, redécouvrir l’amour que je suis, j’ai enfermé cet Amour dans un écrin pour le protéger du monde extérieur, chaque pèlerinage m’aide à ouvrir mon cœur et à me libérer des forces agressives (colère, jalousie, peur, etc..). la fenêtre s’ouvre petit à petit je respire déjà mieux, à quand la fenêtre grande ouverte ? J’y aspire, j’avance un pas après l’autre, qu’est ce qui me fait avancer ? l’Amour, je suis mon âme.  

 

Toute ma gratitude à ceux et celles qui ont partagé ce chemin d’apprentissage.

    

 

Brigitte

 

 

    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

       

 

 

 

 

 

 

 

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